
Du genre plutôt massif, Dimi Fleurzier, 32 ans, se retrouve devant la barre du tribunal, lundi 19 mai, après avoir été contrôlé par les douaniers, dans la nuit du 14 au 15 juin 2022 au péage de l’A1 à Chamant dans le sens Lille-Paris.
Une interception agitée au moment où, sommé de s’arrêter, le prévenu n’avait pas hésité à prendre la fuite malgré un pneu crevé par le stop stick jeté par un agent de la douane.
Prenant tous les risques pour échapper à ses poursuivants, le trentenaire avait fini par abandonner son véhicule dans une zone pavillonnaire du nord de Paris avant de s’évanouir dans la nature.
Une valeur marchande de 400 000 euros
Dans la voiture, 113 kilos de résine de cannabis étaient retrouvés par les enquêteurs. Le tout pour une valeur marchande de près de 400 000 euros. A cela s’ajoutaient plusieurs armes à feu dissimulées dans le pare-chocs arrière.
Deux jours plus tard, Dimi Fleurzier se livrait à la police et se retrouvait en garde à vue. Il y reconnaissait les faits en expliquant avoir «carotté» le dealer. Il lui avait donné des billets factices utilisés dans le cinéma.
Une «carotte» pour le dealer
Trois ans après, devant les juges senlisiens, il livre sa version : «Bien évidemment, je savais que j’étais poursuivi et j’ai fait prendre des risques fous non seulement aux douaniers, mais également à tous les autres usagers de la route. J’ai demandé à un ami de venir me retrouver et c’est ainsi que j’ai pu m’échapper. Le rendez-vous pour la drogue était dans un petit village près de Roubaix. Au moment de payer et après avoir mis les valises dans le coffre, je suis immédiatement reparti sans que le mec n’ait eu le temps de réagir… »
Avec un casier judiciaire vierge, Dimi Fleurzier n’a pas vraiment le profil du trafiquant de drogue : un constat partagé par la procureure de la République : «Il a reconnu d’emblée les faits, même s’il reste des zones d’ombre. J’ai du mal à comprendre comment il a pu en arriver là. Je vous demande de le condamner à 19 mois de détention à domicile sous surveillance électronique… »
De son côté, l’avocate de la défense, maître Aude Guillemet, observe que sans les aveux de son client, il n’y avait rien de tangible pour l’accuser.
A l’issue du délibéré, il écope de la peine requise par la procureure.
L.G.